Aston Martin prix : combien faut-il vraiment pour s’offrir une icône britannique

Aston Martin prix : combien faut-il vraiment pour s’offrir une icône britannique

L’ADN d’Aston Martin : entre élégance, puissance et héritage

Avant de plonger tête la première dans les chiffres, rappelons de quoi il s’agit : Aston Martin, c’est bien plus qu’une marque automobile. C’est un symbole du raffinement britannique, immortalisé par James Bond et encensé pour ses lignes sculpturales et ses moteurs envoûtants. Chaque modèle incarne ce savant équilibre entre luxe discret, technologie inspirée de la course et design intemporel.

Mais tout cela a un prix. Et pas qu’un peu. Alors, combien faut-il réellement pour posséder une Aston Martin ? Ce que vous allez découvrir, c’est que le budget à prévoir varie fortement selon vos attentes, que vous optiez pour un modèle récent flambant neuf ou une icône d’occasion chargée d’histoire.

Achat neuf : entrée dans le club très restreint

Commençons par le neuf. Actuellement, la gamme Aston Martin propose plusieurs modèles, chacun destiné à une clientèle particulière : sportive pure, grand tourisme de luxe ou supercar ultra-performante. Voici un aperçu des prix pratiqués en Europe (tarifs indicatifs, hors options) :

  • Vantage Coupé : à partir de 160 000 €
  • DB12 (remplaçante de la DB11) : à partir de 245 000 €
  • DBS Superleggera : autour de 320 000 €
  • Valhalla (futur modèle hybride) : estimé à plus de 900 000 €

Ces prix peuvent augmenter significativement avec la personnalisation. Car chez Aston, personne (ou presque) ne roule dans une configuration « de base ». Peinture spéciale, intérieur sur-mesure par Q by Aston Martin, jantes exclusives, système audio Bang & Olufsen… et vous voilà, sans même y penser, avec un supplément de 20 000 à 60 000 € sur la facture finale.

Options et préparation : la facture grimpe vite

Un exemple concret ? Prenons une Aston Martin Vantage. Si vous choisissez la version Roadster (cabriolet), ajoutez 14 000 €. Vous préférez les freins carbone-céramique ? Environ 11 500 € de plus. Une sellerie en cuir Bridge of Weir avec surpiqûres contrastées ? 5 000 € de supplément. Et l’équipe marketing est très douée pour vous faire croire qu’il s’agit de “petits plus”.

Ce n’est pas un hasard si la moyenne des prix pour une Vantage neuve bien optionnée dépasse facilement les 190 000 €. Pour une DB12, comptez plutôt autour de 280 000 € dans une configuration standard pour les clients européens, sans tomber dans l’ostentatoire.

Le coût annexe : assurance, entretien et taxes

Rouler en Aston Martin, ce n’est pas seulement signer un chèque chez le concessionnaire. Chaque année, une série de coûts “invisibles” s’additionne.

  • Assurance : en Belgique, pour un conducteur expérimenté, il faut compter entre 3 500 et 8 000 €/an selon le modèle assuré, le lieu de résidence et le profil du conducteur.
  • Taxe de mise en circulation (TMC) : pour une DB12, la TMC grimpe jusqu’à 4 957 € en Wallonie, le maximum possible. Elle est également significative en Flandre, même si les règles diffèrent.
  • Entretien : un service annuel vous coûtera en moyenne entre 1 000 et 1 800 €, sans compter les freins, pneus ou réparations non prévues. Et chez Aston, presque rien n’est bon marché.

Et on ne parle même pas des consommations réelles, rarement sous les 14 L/100 km, ni du prix d’un train de pneus Michelin Pilot Sport 4S (environ 2000€ pour le changement complet sur une DB11 ou DB12).

Occasion : l’élégance à prix (plus) doux ?

Heureusement, toutes les Aston ne nécessitent pas un compte en banque d’oligarque. Le marché de l’occasion regorge de pépites à des prix plus accessibles. Voici quelques valeurs du marché en 2024 :

  • Vantage V8 (2006–2016) : entre 40 000 et 75 000 € selon kilométrage et état
  • DB9 (2004–2016) : entre 45 000 et 100 000 €
  • Rapide (berline V12) : à partir de 60 000 €
  • Vanquish (V12, plus rare) : 80 000 à 150 000 €

Mais attention : si le prix d’achat baisse, le coût d’entretien, lui, ne pardonne pas. Beaucoup de propriétaires amateurs font face à l’inévitable “facture surprise” – pompe à carburant à 1 500 €, boîte automatique capricieuse ou amortisseurs adaptatifs à remplacer à 4 000 €. L’idéal est donc d’acquérir un modèle suivi, avec un historique limpide et, si possible, via des spécialistes reconnus.

Astuce : investir dans un « youngtimer »

Certains modèles Aston Martin récents — ou pas encore tout à fait classiques — sont en train de prendre de la valeur. C’est le cas par exemple de la V12 Vantage (rare configuration), de certaines DBS manuelles ou des éditions limitées comme la Vanquish S Ultimate. En visant bien, on peut conjuguer passion et placement malin.

Gardez l’œil sur les séries limitées comme la Vantage AMR ou les DB11 Q Collection : elles attirent souvent les collectionneurs et peuvent s’apprécier à moyen terme, si elles ont été bien conservées.

Et si on louait une Aston ?

Envie de goûter à l’expérience Aston sans casser la tirelire ? Des services de location haut de gamme proposent des DB11 ou Vantage pour un week-end. Comptez entre 800 et 1 500 € par jour, assurance incluse. Parfait pour un mariage ou un road trip inoubliable dans les Ardennes. Cela permet aussi de confirmer que c’est bien la voiture (et le style de conduite) qu’il vous faut avant de passer à l’achat.

Ce qu’en pensent les propriétaires

Après avoir échangé avec plusieurs passionnés — dont deux clients qui entretiennent leur Aston chez nous — il ressort un point commun : on achète une Aston Martin avec le cœur, pas avec une calculette. Le plaisir derrière le volant, l’élégance du badge ailé sur le capot, le bruit rauque d’un V8 ou d’un V12 atmosphérique… Ce sont des sensations à part, difficilement comparables aux allemandes premium ou aux sportives italiennes.

D’un autre côté, ils reconnaissent aussi que la fiabilité n’est pas toujours exemplaire. Les générations plus anciennes nécessitent des soins réguliers et la disponibilité des pièces peut parfois être aléatoire. Mieux vaut avoir un bon spécialiste sous la main… ou un bon budget « imprévus ».

Verdict terrain : Aston Martin, pour qui ?

En résumé, s’offrir une Aston Martin, c’est entrer dans un monde de passion, de raffinement et d’exclusivité. À condition de savoir où vous mettez les roues :

  • Pour les puristes prêts à consacrer une part importante de leur budget voiture à leur passion : foncez, mais choisissez avec soin et ne négligez pas l’entretien.
  • Pour les investisseurs à la recherche d’un « classic » en devenir : privilégiez les séries limitées ou les modèles à fort potentiel de rareté.
  • Pour les rêveurs : pourquoi ne pas commencer par une expérience de location le temps d’un week-end ?

Qu’on se le dise : une Aston Martin n’est pas une voiture « rationnelle ». Elle s’adresse à ceux qui savent que, parfois, la passion n’a pas de prix. Ou plutôt, qu’elle justifie d’en payer un élevé… en pleine conscience.